À l’origine
En 1970, un groupe d’animateurs musicaux, comme on les appelait, en délicatesse avec l’enseignement musical traditionnel dispensé dans les écoles de musique, pensait qu’on pouvait faire autrement pour permettre à tous les enfants de s’initier à une pratique musicale.
Pour goûter au plaisir de la musique, ils mettaient au premier plan la voix, dont l’ami des premières heures, Steve Waring, avait inventé une formule qui avait fait date : « Qu’est-ce qu’une voix ? un instrument naturel à cordes et à vent… et qui coûte pas cher ».
Ensuite ils considéraient que tous les enfants avaient droit à une initiation musicale. Pour cela, le lieu privilégié pour mettre en œuvre cet objectif était d’aller dans les endroits où tous les enfants d’une nation sont obligés de passer une partie de leur temps : l’école républicaine, de l’âge de la maternelle à la fin du CM2. Ils avaient en outre une attention toute particulière pour ceux atteints d’un handicap, quel qu’il soit et le degré de ce handicap.
Enfin ils considéraient que si toute pratique réclame un apprentissage, l’enfant est en mesure d’inventer aussi ses propres modes de jeu et ses propres sonorités.
L’improvisation devenait un temps important dans les séances, ainsi que la création, même si le mot soulevait bien des ambiguïtés, notamment en ayant peine à distinguer le résultat (parfois décevant) des procédures créatives (souvent riches dans les développements éducatifs).
Les lieux les plus divers s’ouvrirent aux interventions de ces animateurs musicaux : écoles primaires, associations familiales rurales, établissements de l’ADAPEI, lycées professionnels. Un lieu contribua particulièrement à l’essor de Clavichords : la Ville nouvelle de l’Isle d’Abeau où le directeur de l’Action cuturelle proposa des interventions régulières dans les groupes scolaires tout au long de l’année dès 1975.
Dans d’autres secteurs, les animateurs développaient des activités de formation et de spectacles en lien avec les structures liées avec l’Éducation nationale telles que la F.O.L. (Fédération des Œuvres Laïques) ou mouvements tels que CEMEA, Peuple et Culture, etc.
C’est dans ce contexte bouillonnant qu’il fallut structurer le fonctionnement et créer en 1975 une association : le nom de Clavichords a été choisi en fonction de l’évocation des claviers, des cordes et des chœurs.
Développement
Lorsqu’en 1981 André Dubost vint au ministère de la Culture comme inspecteur général à la demande de Maurice Fleuret, son souhait fut de créer des Centres de formation destinés à de jeunes musiciens confirmés souhaitant devenir musiciens intervenant dans les écoles.
Clavichords, sollicité pour participer à la réflexion concernant ce projet, organisa en 1983 à Bourg-en-Bresse un colloque sur l’initiation musicale qui réunit plus de 200 participants originaires de toute la France. Deux ans plus tard, en 1985, le CFMI de Lyon était créé, et 8 autres étaient créés dans le même temps portant à 9 Centres le nombre des établissements dans toute la France.
Les animateurs de Clavichords suivirent tous la formation du CFMI, et l’association poursuivit sa tâche à la fois dans les écoles et en créant d’autres initiatives telles que des groupes de pratique (le Cédéméjazz, le Jazzpotes), des sessions de formation continue, des concerts d’enfants (les premières Mômeludies ont été créées sous l’égide de Clavichords), tout en travaillant en partenariat avec d’autres organismes (par exemple assurant les Chantiers de la Création avec l’ONL).
Reconversion
La raréfaction des subventions tant en provenance de l’État que des collectivités territoriales obligea l’association à réduire la voilure et à se séparer des 4 musiciens intervenants salariés à temps complet et de l’administratrice, pour redevenir une association où les bénévoles acceptaient de participer gratuitement à diverses opérations organisées par d’autres structures culturelles.
C’est ainsi qu’à partir de 2005 un travail déjà engagé les années précédentes avec le Maroc et les instituts français s’est poursuivi avec la Tunisie, la Palestine, le Liban. Des stages furent également assurés à la demande d’organismes comme GRAME, Canopé, et autres structures culturelles.
Les chapitres développés sur ce site donnent quelques éléments sur cette reconversion. Les partenariats, notamment avec Mômeludies, JMFrance, l’Académie Charles Cros, Canopé, sont de plus en plus nombreux, la situation difficile traversée par l’Enseignement artistique et culturel imposant plus que jamais collaboration et échanges mutuels.